Guide pratique : Quelle courbe choisir pour un disjoncteur ?

Publié par Christophe Milleret le 30/10/2025 14:37 et modifié le 13/12/2025 14:27.

Vous vous interrogez sur la courbe de disjoncteur à choisir ? Ce guide vous explique comment sélectionner la courbe adaptée à votre installation électrique pour éviter déclenchements intempestifs ou courts-circuits électriques. Vous y découvrirez les différences entre les courbes, comment choisir en fonction de la puissance des appareils et des exemples concrets pour protéger efficacement chaque circuit.

Qu’est-ce que la courbe d’un disjoncteur ?

La courbe de déclenchement d’un disjoncteur fait référence à la représentation graphique de son comportement et définit son mode de fonctionnement. Indispensable pour la protection électrique des biens et des personnes, le disjoncteur est calibré pour déclencher lorsque l’installation électrique subit une surcharge d’intensité ou un court-circuit. La courbe du disjoncteur fixe le seuil de déclenchement magnétique utile selon les équipements à alimenter. Il s’agit de la principale différence entre les courbes de disjoncteurs.

Comment choisir la courbe d'un disjoncteur

Pour bien choisir la courbe de disjoncteur, il faut comprendre son fonctionnement. Chaque courbe définit un seuil de déclenchement différent (exprimé en multiples de l'intensité nominale) qui détermine sa tolérance aux pics de courant lors du démarrage d'un moteur ou d'un appareil électrique. Ce choix est crucial pour une protection optimale contre les surcharges électriques. I l faut donc choisir la courbe de disjoncteur en fonction de son usage.

Pour faire le bon choix, la première question à se poser est donc : quels appareils vais-je brancher sur ce circuit ? La réponse oriente naturellement vers le bon type de courbe.

Disjoncteur 16A -1P+N - Courbe C

Différences entre les courbes des disjoncteurs

La courbe d'un disjoncteur influence sa réactivité face aux courts-circuits et aux pointes de courant. Alors quelle courbe choisir pour un disjoncteur ? Voici comment les distinguer :

  1. Courbe B (tolère 3 à 5 fois l'intensité nominale) : idéale pour les circuits sensibles comme l'électronique ou l'éclairage LED où une réaction rapide est nécessaire. La courbe D est la plus sensible et utilisée pour les grandes longueurs de câbles. Elle coupe l’alimentation très rapidement, dès que le courant dépasse 3 à 5 fois l'intensité normale.
  2. Courbe C (tolère 5 à 10 fois l'intensité nominale) : Parfait pour l'habitation avec une bonne tolérance aux démarrages. C'est la plus couramment utilisée pour la protection des prises électriques, des appareils électroménagers et les circuits d’éclairage . Elle couvre donc la très grande majorité des besoins.
  3. Courbe D : Elle tolère des pics allant jusqu'à 10 à 20 fois l'intensité normale, ce qui fait d’elle la courbe idéale pour les gros moteurs ou machines industrielles qui requièrent beaucoup de puissance au démarrage. Indispensable pour les gros appareils à fort appel de courant (moteurs, pompes, compresseurs, climatiseurs).
  4. Courbe K : Proche de la courbe D mais offre une protection thermique plus sensible. Elle protège parfaitement les câbles d'électricité alimentant des appareils avec de forts appels de courant.
  5. Courbe MA : Spécialement conçue pour les démarreurs de moteurs. Elle tolère les fortes intensités au démarrage avec un seuil de déclenchement de 12 fois l'intensité nominale, sans protection contre les surcharges.
  6. Courbe Z : Dédiée à la commande et la protection des circuits électroniques. Elle se caractérise par un déclencheur magnétique agissant entre 2,4 et 3,6 In. Elle offre une protection très précise pour les composants électroniques sensibles.
Disjoncteur Rési9 SCHNEIDER

Calibre et pouvoir de coupure du disjoncteur

Le calibre doit toujours correspondre à la section du câble : par exemple, un câble de 2,5mm² nécessite un disjoncteur de 20A maximum. Cela vaut quel que soit le type de disjoncteur et la courbe choisie.

Le pouvoir de coupure (3kA, 4.5kA...) doit être supérieur au risque de court-circuit. Près du tableau électrique, préférez 4.5kA ou plus pour une meilleure protection.

Section câbleIntensité maxCourbe C usageCourbe D usage
1,5 mm²10 AÉclairageSonnette
2,5 mm²16-20 APrisesPetites pompes
6 mm²32 APlaque cuissonGros moteurs

Exemples concrets pour bien choisir son disjoncteur

Disjoncteurs courbe C pour les usages courants.

Ils sont les plus couramment utilisés. Pour l'éclairage, les prises classiques, les appareils électroménagers et les circuits d’éclairage, la courbe C est idéale et couvre donc la très grande majorité des besoins. Disjoncteur C16A ou C20A selon la section des câbles. La lettre C précède le chiffre de l’intensité (C20 pour courbe C et 20 Ampères). Pour les gros appareils : un lave-linge fonctionne bien avec un C20A, mais si l'appel de courant est important (chauffe-eau, pompe...), préférez un modèle D mieux adapté.

La courbe D pour certains moteurs

Elle a la même fonction que la C, à la différence qu’elle peut laisser passer une pointe de courant plus importante au démarrage d’un appareil comme une VMC ou pompe à chaleur.

Au démarrage, la demande de courant peut être supérieure à la valeur nominale. Un disjoncteur courbe D supporte cet appel de charge quelques millisecondes sans disjoncter. Il peut aussi protéger un atelier avec des machines-outils. En milieu professionnel, le choix est crucial : un compresseur nécessite un D20A, alors que l'éclairage LED se contente d'un C10A.

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Foire aux questions

Les disjoncteurs courbe B et C se distinguent par leur seuil de déclenchement. La courbe B interrompt le circuit dès que l'intensité atteint 3 à 5 fois l'intensité nominale, ce qui la rend idéale pour protéger les installations sensibles ou les longues lignes électriques. La courbe C, quant à elle, tolère des pics plus importants (5 à 10 fois l'intensité nominale), ce qui la rend selon les normes, parfaitement adaptée aux prises de courant standard, à l'éclairage et aux électroménagers courants.

Pour bien choisir entre les courbes C et D, il faut analyser la charge et son appel de courant au démarrage. La courbe C convient dans 90% des cas domestiques (prises, éclairage, petits appareils) car elle supporte des pics jusqu'à 5 fois l'intensité nominale. La courbe D est réservée aux équipements avec fort appel de courant comme les moteurs, pompes ou compresseurs, où le dépassement peut atteindre 10 fois l'intensité nominale. Un mauvais choix entraînerait des déclenchements intempestifs ou une protection inefficace.

Pour une plaque de cuisson standard (induction, vitrocéramique ou gaz électrique), un disjoncteur courbe C 32A avec câble 6mm² constitue la solution optimale de sécurité. Ces appareils ne génèrent pas d'appel de courant important (moins de 5 fois l'intensité nominale). La courbe D ne s'impose que pour des installations particulières combinant plusieurs appareils dont le pic dépasse 10 fois l'intensité nominale sur un même circuit.