Diagnostic de Performance Energétique DPE

Publié par HEXAPROS le 15/11/2025 17:05 et modifié le 19/11/2025 09:55.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) a été créé en 2006. Puis une nouvelle version voté en 2021 dans le cadre de la loi Climat et Résilience est entrée en vigueur, actant une durée de validité de 10 ans. Il a perdu à cette occasion son caractère simplement informatif pour devenir pleinement opposable. Le DPE a pour objectif d’informer l’acquéreur ou le locataire d’un logement sur sa « valeur verte », d’estimer les charges énergétiques d'un logement et de recommander des travaux à réaliser pour améliorer sa performance énergétique. Il est obligatoire en cas de vente ou de location des biens immobiliers.

Quelles avancés appliquées au DPE ?

L'évolution du DPE s’est inscrite dans un contexte d’accélération de la rénovation énergétique des bâtiments, dont il est l’un des outils clé.

Le DPE initial classait, selon sa surface, le logement sur une échelle allant de A à G, en fonction de la consommation annuelle moyenne en énergie primaire (kilowattheure d’énergie primaire par m2 par an), sur les 3 dernières années.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) actuel renseigne désormais sur la performance énergétique et climatique d’un logement ou d’un bâtiment en évaluant sa consommation d’énergie mais également son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre (kilogramme équivalent de CO2 par m2 par an).

Deux étiquettes cohabitent donc mais n’est retenu pour ce diagnostic immobilier que le plus mauvais classement des deux pour définir le classement final (étiquettes A à G). L’étiquette du logement est déterminée selon sa plus mauvaise performance, en énergie primaire ou en émissions de CO2

Étiquettes de performance énergétique et émision de gaz à effet de serre

Le diagnostic de performance énergétique tient compte de 5 postes de consommations (au lieu de 3 initialement) que sont : le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, la ventilation et l’éclairage.

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Il s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie au niveau européen afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et le nombre de logements énergivores du parc Français. Cet audit énergétique a pour objectif d’identifier les passoires énergétiques étiquetées F et G qui consomment le plus d’énergie et/ou émettent le plus de gaz à effet de serre.

Le DPE logement prend en compte dans son rapport l’isolation, le système de chauffage et le type de fenêtre et intègre des recommandations d’usage, de bonnes pratiques et d’entretien ainsi que des recommandations de travaux d’amélioration des performances.

Barème Classement DPE

Quelles conséquences pour les logements classés F & G ?

Au 1 er janvier 2025, ces logements classés très énergivores, soit F ou G au DPE, représentaient 14,4% du parc total de logements français. Le DPE donne une note de A, pour les logements les plus performants, à G, pour les plus énergivores.

Selon des statistiques du gouvernement publiées le 13 novembre 2025, le nombre de passoires énergétiques du parc immobilier français compte 5,4 millions de logements à consommation énergétique au 1er janvier 2025.

Parmi les résidences principales, 12,7% sont des passoires thermiques, soit 3,9 millions de logements. La majorité (2,5 millions) sont des logements habités par leur propriétaires, tandis qu'au sein du parc locatif privé, 13,8% des habitations sont des passoires énergétiques, soit 1,1 million de logements. Au sein du parc locatif privé, il restait, au 1er janvier 2025, 453.000 logements classés G au classement énergétique.

Identifiés par les étiquettes F et G, les passoires énergétiques font l’objet de dispositions visant à rendre obligatoire la réalisation d’un audit énergétique en plus du DPE (depuis 2022), réglementer l’augmentation de leurs loyers et les interdire, à terme, à la location.

La loi Climat et Résilience impose une interdiction progressive de mise en location pour les logements au DPE classé parmi les plus énergivores :

  1. Depuis 2025 les logements étiquetés G ne sont plus louables.
  2. A partir de 2028 les logements étiquetés F ne seront plus louables.
  3. A partir de 2034 les logements étiquetés E ne seront plus louables.

Réalisation du DPE

Sauf exception (voir article R. 126-15 du Code de la Construction et de l’Habitation), la réalisation d’un DPE est obligatoire à l’occasion de la vente d’un logement ou d’un bâtiment (DPE tertiaire), lors de la signature d’un contrat de location d’un logement ou d’un bâtiment d’habitation, ainsi que pour les bâtiments neufs.

La loi « Climat et Résilience » à rendu également obligatoire la réalisation d’un DPE collectif pour tous les bâtiments d’habitations collectives, avec le calendrier ci-après :

  1. Depuis le 1 er janvier 2024 pour les immeubles en monopropriété et pour les copropriétés de plus de 200 lots;
  2. Au 1er janvier 2025 pour les copropriétés entre 50 et 200 lots;
  3. Au 1er janvier 2026 pour les copropriétés d'au maximum 50 lots.

Le diagnostic performance doit être effectué à l'initiative du propriétaire du logement, à ses frais, qu’il s’agisse d’un propriétaire privé ou public. Son tarif n’est pas réglementé .

Les DPE réalisés doivent l'être par un diagnostiqueur, qui est un professionnel indépendant satisfaisant à certains critères (Définis par l'arrêté du 20 juillet 2023), notamment de certification, et ayant souscrit une assurance professionnelle.

Quelles évolutions avec la réforme du DPE au 1er janvier 2026 ?

Le gouvernement a officialisé par décret le 9 juillet 2025, la modification du coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité.

A partir du 1er janvier 2026, une évolution majeure entre donc en vigueur : le coefficient d’énergie primaire de l’électricité sera révisé à la baisse , modifiant ainsi le calcul du DPE de millions de logements.

Jusqu’à présent , pour le DPE, 1 kWh électrique était comptabilisé comme 2,3 kWh d’énergie primaire . À partir de 2026, ce chiffre passe à 1,9, soit une baisse de 17%.

Conséquence directe : Cette modification va faire basculer la classe énergétique de 23% des résidences principales françaises (soit 7 millions de logements), en particulier les habitations chauffées à l’électricité ou de petite surface, qui vont gagner une classe .

Cette nouvelle modification du diagnostic énergétique devrait sortir du statut de passoire énergétique "environ 700.000 résidences principales". Grâce à cette réforme au total il est estimé que :

  1. 850 000 logements pourraient passer de F à E
  2. 50 000 logements G pourraient passer en F, et donc gagner un sursis de 2 ans.

Quels sont les grands gagnants de cette réforme du DPE ?

1. Les logements chauffés à l’électricité

Le grand vainqueur de cette réforme est le chauffage électrique. D’après une étude menée par Casam, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des professionnels de l’habitat, 91% des logements verront leur DPE progresser d’une classe sont chauffés principalement à l’électricité.

Concrètement, près d’un logement chauffé à l’électrique sur deux (47%) va gagner une classe. Cela s’explique simplement : le nouveau coefficient d’électricité est plus favorable, ce qui améliore le score final sans aucun travaux nécessaire.

Les logements de moins de 40 m² sont eux aussi largement avantagés car très souvent chauffés à l’électricité. Résultat : 41% de ces petites surfaces vont gagner une classe énergétique, contre 23% pour la moyenne des logements.

À Paris par exemple, où les petites surfaces sont nombreuses, 28% des logements verront leur diagnostic de performance énergétique s’améliorer.

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2. Les propriétaires bailleurs

En effet, l'évaluation estime que 850 000 logements sortiront du statut de passoire énergétique (classes F et G) et que 35% des logements F vont gagner une classe.

50 000 logements G pourraient passer en F, ce qui repousse de deux ans leur interdiction à la location, en vertu de la loi Climat et Résilience.

Un vrai soulagement pour de nombreux propriétaires bailleurs , notamment ceux ne pouvant pas entreprendre de lourds travaux de rénovation. Cela leur permet de retrouver une marge de manœuvre , sans engager de coûteux travaux parfois impossibles à réaliser, notamment en copropriété ou en logement ancien.

Cas particuliers du chauffage mixte (ex. : chauffage électrique + poêle à bois) :

Pour ceux qui utilisent plusieurs sources d’énergie, si cela dépend des proportions, 34% des logements dans cette configuration devraient aussi gagner une classe selon Julien Besnard , fondateur de Casam.

Quid des autres types de logements ?

Certains logements ne verront que très peu d’effets (voire pas du tout) sur leur classe énergétique DPE :

  1. Les logements chauffés au gaz ou au fioul .
  2. Les logements déjà bien classés (A, B ou C) ne bougeront pas ou très peu.
  3. Certains logements très anciens ou mal isolés, notamment ceux classés G , resteront des passoires énergétiques.

Cette réforme permet en toute logique une forme de cohérence écologique. En effet, on encourage les Français à passer à l’électrique pour leurs voitures en arguant des vertus propre de cette énergie, mais on la pénalisait pour le chauffage électrique désavantagé par la méthode de calcul.

L’électricité, qu’elle qu’en soit l’utilisation, émet peu de CO₂.

Que faut-il retenir pour la performance énérgétique ?

Si cette réforme corrige un contre sens, elle ne résout pas tout. La rénovation reste essentielle !

Cette réforme rebat les cartes, mais ne doit pas freiner l’élan de la rénovation énergétique. Un DPE ainsi amélioré ne signifie pas nécessairement moins de dépenses énergétiques ni plus de confort thermique .

Les travaux de rénovation restent indispensables pour améliorer durablement le confort et la performance énergétique . Il reste évidemment important notamment d’i soler correctement.

L'évolution du DPE 2026 en synthèse :

  1. Le coefficient de l’électricité passe de 2,3 à 1,9 en 2026, ce qui améliore les DPE.
  2. 7 millions de logements vont gagner une classe.
  3. Les logements chauffés à l’électricité et de petites surfaces sont les plus avantagés.
  4. 850 000 logements devraient sortir du statut de passoire thermique.

D’où viennent ces chiffres ?

Les données viennent d’une étude menée par Casam , basée sur un échantillon représentatif de 9 105 DPE de résidences principales, analysées à partir de données publiques de l’ ADEME . Cette étude tient compte de la répartition nationale des types de chauffage et de la taille des logements.

Soucieux de la véracité des informations transmises, l’ensemble de ces informations est aussi sourcé auprès des sites officiels de l’état et les liens contenus ne renvoient que sur ces derniers. Ne pouvant présager de la période de la lecture de cet article, nous vous recommandons de vous enquérir de leur actualisation.

Foire aux questions

Quand un DPE est-il obligatoire ?

Sauf exception (voir article R. 126-15 du Code de la Construction et de l’Habitation), la réalisation d’un DPE est obligatoire à l’occasion de la vente d’un logement ou d’un bâtiment (DPE tertiaire), lors de la signature d’un contrat de location d’un logement ou d’un bâtiment d’habitation, ainsi que pour les bâtiments neufs. Aucune vente ne peut se faire sans DPE.

La loi « Climat et Résilience » à rendu également obligatoire la réalisation d’un DPE collectif pour tous les bâtiments d’habitations collectives, avec le calendrier ci-après :

  1. Depuis le 1 er janvier 2024 pour les immeubles en monopropriété et pour les copropriétés de plus de 200 lots;
  2. Au 1er janvier 2025 pour les copropriétés entre 50 et 200 lots;
  3. Au 1er janvier 2026 pour les copropriétés d'au maximum 50 lots.

Comment obtenir le DPE de son logement ?

Le diagnostic performance doit être effectué à l'initiative du propriétaire du logement, à ses frais, qu’il s’agisse d’un propriétaire privé ou public. Son tarif n’est pas réglementé .

Le DPE doit être établi par un diagnostiqueur, qui est un professionnel indépendant satisfaisant à certains critères (Définis par l'arrêté du 20 juillet 2023), notamment de certification, et ayant souscrit une assurance professionnelle.

Quelle est la durée de validité d'un DPE ?

Le DPE comporte la prise en compte de 5 postes de consommations que sont : le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, la ventilation et l’éclairage.

Il a une durée de validité de 10 ans.